HAITI : Après le séisme, le groupe Lakay élabore une vision d’aide à long terme

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Plus de 5000 morts et disparus, le bilan des tremblements de terre qu’a connus, mi-aout, le sud haïtien a mobilisé aussi bien sur le plan international que les populations locales. Investie dans le secteur des jeux de hasard et de développement de logiciels de jeux, le groupe Lakay, constitué de Loto Lakay, Paryaj Lakay et de GAAS, a tout de suite mobilisé des ressources pour une aide spontanée sur le terrain. Depuis, la société fondée en 2015 travaille pour le développement d’une relation de confiance et de soutien avec Haïti.

A Pétionville, grande cité mitoyenne à la capitale haïtienne, c’est à son siège que le groupe Lakay accueille le journaliste d’Afrika Stratégies France. Cette société qui n’a pas ménagé ses efforts pour voler au secours des populations éprouvées par le tremblement de terre n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. “Nous allons continuer à aider autant que faire se peut” esquisse Katiana Félix Herard. Elle n’est pas que chargée de Marketing de cette entreprise d’une cinquantaine de personnes, elle se sent, en tant qu’haïtienne, “concernée par ce malheur” qui s’est abattu sur son pays. Avec Nahomie Aimable, cheffe du personnel et Laventure Ernest Edouard, responsable graphiste du groupe Lakay, ils sont revenus sur la motivation qui a poussé une société à priori mercantile à se livrer à l’humanitaire, espace de quelques jours. Un long échange avec l’auteur de ces lignes.

Une spontanéité évidente

On est des haïtiens avant tout, on avait pas le choix” se justifie Katiana Félix Herard. D’entrée de jeu, le ton est donné. Comme la plupart des jeunes, majoritaires au groupe Lakay, la responsable marketing de la jeune entreprise haïtienne explique la spontanéité de son assistance humanitaire par l’appartenance “à un même destin national“.  Elle ne voit pas comment il pouvait en être autrement, “nous devons être à l’avant-garde des secours avant d’espérer que d’autres ne viennent nous aider” insiste-t-elle. Pour la jeune dame, d’autres projets sont en cours d’étude pour que l’assistance continue d’autant que, comme elle tient à le préciser, “des écoles ont été touchées” alors que la rentrée scolaire devrait avoir lieu dans quelques jours. 545 caisses d’eau, 6540 bouteilles en tout ont été acheminées dans l’immédiat sur le terrain par le groupe Lakay. Le trio de jeunes, Nahomie, Ernest et Katiana, travaille déjà à des actions futures dont des aides qui cibleront des élèves et étudiants. Au lieu de s’éparpiller, l’entreprise a ciblé les Cayes prioritairement.

Une mission d’urgence sur le terrain

Une délégation de sept personnes s’est immédiatement rendue sur les lieux pour deux jours. Dans les heures qui ont suivi le séisme, cette entreprise privée a improvisé une mission de terrain, objectif, “les produits de premières nécessité” précise Nahomie Aimable. Trentenaire, la responsable des ressources humaines a fait partie de l’équipe de terrain, qui s’est rendu aux Cayes. Dans cette ville du sud du pays qui a été des plus secouées, le groupe Lakay a apporté dans ses bagages de l’eau potable mais aussi des bâches en plastiques pour des logements d’infortune. “Cela nous a évité de passer des nuits dans nos bâtiments en matériel dur alors que les répliques s’enchainaient” reconnait Verlaine. Cette étudiante de la région devrait d’ailleurs voir sa rentrée académique repoussée de quelques semaines voire des mois car plusieurs édifices de son école rivée ont été atteints. Et face à l’enjeu, un projet à long terme devrait voir le jour. En attendant, tout comme leur employeur, Katiana Félix Herard, Nahomie Aimable et Laventure Ernest Edouard sont très motivés par l’initiative prise par le groupe Lakay. “On est d’ailleurs impatients de pouvoir faire plus” tient à préciser le graphiste. Une sensibilité que partagent aussi les deux femmes. Avant la fin de l’année, “une opération est envisageable” confie la responsable marketing.

Créée depuis 2015, le groupe Lakay a été très vite adoptée par les haïtiens. Elle fait dans le pari sportif basé sur des courses qui se déroulent parfois aux Etats-Unis voisins et la vente de tickets de loterie. Une partie de ses bénéficies sert à aider socialement les populations les lus démunies. Et Dieu sait que dans le pays le plus pauvre de l’Amérique latine, c’est ce qui manque le moins.

MAX-SAVI Carmel, Envoyé Spécial en Haïti

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